Un pas devant l'autre. Petit à petit. Meave avançait dans cette rue paisible, un peu endormie de New York City, ce qui était plutôt rare mais les rues de Greenwich Village était pratiquement déserte en cette soirée de Juin. Elle avait dû mal à garder les yeux ouverts, la fatigue mêlée à l’alcool n’aidait pas la jeune fille à marcher droit. La nuit était tombée depuis bien longtemps. Dans quelques heures seulement, le soleil pointerait le bout de son nez sur la ville de NYC, prête pour le commencement d'une toute nouvelle journée. Pendant que certains allaient se lever pour aller travailler, Meave, elle commencerait doucement sa nuit de sommeil, dans son lit si douillé. Encore fallait-il qu'elle parvienne jusqu'à chez elle. Elle avait un peu de mal à se souvenir du trajet pour arriver jusqu’à chez elle. Une fois chez elle, elle devra être des plus silencieuse pour éviter de réveiller sa grande sœur qui ne manquerait pas de lui faire la morale encore une fois, et son père qui se lamenterait sur le comportement de sa petite fille. Marchant à petit pas maladroit dans les rues, elle n'était plus certaine de comprendre ce qu'il se passait. Elle n'était même plus sûre de se souvenir du lieu où elle se trouvait actuellement. Alors, elle continuait de marcher, droit devant elle. Pieds nus, elle tenait ses chaussures à la main, dont l'une semblait avoir été séparée de son talon aiguille. Elle ne se souvenait pas de la manière dont cela était arrivé. La seule chose qu'elle avait encore en mémoire, de cette nuit là, était qu'elle s'était rendue dans la boîte de nuit la plus proche avec ses amies. Ce soir comme à son habitudes en fin de semaine elle s'était enfuie avec les filles, prête pour sombrer dans les folies de la nuit. Le reste ? C'était plutôt flou. Son esprit était encore bien perturbé sous les flots d'alcool qu'elle avait ingurgité. Elle voulait faire la fête, encore. Cela s'était fini bien trop rapidement. Elle ne savait pas comment Poppy avait fini sa soirée, peut-être dans les bras d'un éventuel homme, peut-être endormie au-dessus de la cuvette d'une éventuelle toilette. Elle se souvenait que Meg et Nora, elles étaient rentrées plutôt. Meave s'était contentée de se déchainer sur la piste, ne la quittant que pour prendre des verres, les uns après les autres. Elle avait fuit la boîte de nuit lorsqu'un mec trop lourd était venu l'enquiquiner, voulant la forcer à diverses choses qu'elle ne souhaitait pas. Il n'était pas à son goût, mais il était plutôt fort qu'elle, encore. Prétextant un passage aux toilettes, la blondinette avait fini par s'enfuir par une fenêtre minuscule, brisant par la même occasion, le talon de l'une de ses chaussures. Elle attrapa son téléphone portable et tenta de composer le numéro de Poppy, elle y parvient avec difficulté et marmonna quelques insultes sur son répondeur car cette dernière n’avait pas répondu. Et voilà qu'elle titubait dans les rues, à la recherche de quelqu'un avec qui elle pourrait continuer cette soirée, pourtant si bien commencée. Elle chantait à tue-tête en pleine rue, se fichant un peu de réveiller quelques habitants aux alentours. Lorsque quelqu'un l'interpella, elle mit un certain temps à réaliser que c'était à elle que l'on s'adressait. Tandis qu'elle se tournait, un agent de police apparaissait devant elle, répétant des paroles qu'elle ne comprenait pas, vu son état ce n’était pas étonnant. L’agent de police connaissait bien Meave, il était un ami de la famille. Un sourire aguicheur prenait place sur les lèvres de la lycéenne, elle déposait alors une main sur le torse de l'argent. Chose que sobre elle n’aurait jamais fait mais son jugement était bien loin d’être clair.
« Tellement ex-ci-tant ! J'ai toujours rêvé de le faire avec un homme armé. » Annonçait-elle alors qu'elle s'attaquait déjà à la braguette du policier. Mais rapidement, sans qu'elle ne puisse comprendre ce qu'il se passait, voilà que la jeune fille se retrouvait menottée, à l'arrière d'un véhicule. Elle n’avait même pas reconnu l’agent Carter, bien trop soûle pour reconnaitre qui que ce soit. Peu de temps après, voilà qu'elle était assise dans une cellule de dégrisement, ou du moins, une espèce de cellule qui y ressemblait.
« Alors, on tient pas l'alcool ? » Une voix masculine se fit entendre et immédiatement, Meave leva les yeux vers l'inconnu, un sourire amusé sur les lèvres malgré la douleur perçante dans sa tête. Tandis qu'elle observait des hématomes sur son visage, elle annonçait
« Toi aussi à ce que je vois. Tu devais être plus charmant sans les bleus. » S'ensuivit une longue conversation avec ce jeune homme, quelque peu plus âgé qu'elle, sur les nuits qu'ils avaient passés pour en arriver là. (…) Au petit matin, Meave et son compagnon de cellule sortirent enfin. La jeune blonde avait un mal au crâne horrible, elle avait l’impression d’avoir une manifestation dans sa tête. Elle avança jusqu’au comptoir à l’entrée récupérer ses effets personnels, elle plissa les yeux lorsqu’elle croisa la lumière du jour. Elle commença à avancer vers la porte de sortie. Le jeune homme, prit ses affaires à son tour et le policier lui tendit les chaussures de la jeune femme
« Ta copine à oublié ça Alec, elle va en avoir besoin je crois. », il fit un signe de la tête à l’officier de police et rattrapa Meave.
« Je crois que tu as oublié quelque chose ! » elle regarda les chaussures, et soupira
« Oh je vais mourir aujourd’hui c’est sûr. » dit-elle en prenant les chaussures noires, Alec la regarda sans comprendre
« J’ai emprunté ces chaussures à ma sœur, sans lui dire bien sûr. Je suis morte. » Le jeune homme se mit à rire, il prit la jeune fille par les épaules
« Je t’offre un petit déjeuner avant ton exécution. C’est moi qui régale alors profite de ton dernier petit déjeuner sur cette terre » Meave se mit à rire à son tour et suivit son nouvel ami au café le plus proche. Un café n’était pas de refus, cela l’aiderait sans doute à aller mieux et à vaincre sa gueule de bois. Elle n’était pas pressé de rentrer chez elle, son père devait déjà être au courant et avait dû la laisser en cellule pour lui donner une leçon sur son comportement. Elle passa une bonne partie de la matinée avec Alec, elle le trouvait fascinant et il était tellement gentil avec elle.
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« Tu es amoureuse de moi. », le jeune brun était appuyé contre l'embrasure de la porte de la cuisine de l'appartement de Meave. La jeune fille dont toute la concentration était porter sur le timer du four, elle ne voulait pas rater son premier plat réalisé toute seule. Et surtout elle ne tenait pas à mettre le feu à son appartement, la dernière fois c'était à deux doigts d'arriver. Bien que la jeune blonde avait appréciée la visite des pompiers de la ville, elle ne voulait pas recommencer cela. Le problème c'est que le four reste un grand mystère pour Meave, la cuisine toute entière reste un très grand mystère pour elle d'ailleurs. Elle n'a jamais été douée et ne le sera sans doute jamais. Alec se racla la gorge pour signaler sa présence, car elle ne semblait pas avoir entendu les mots qu’il avait prononcés. Elle leva les yeux vers Alec
« Tu disais ? Je n’écoutais pas en fait », le jeune homme leva les yeux au ciel, il devrait être habitué depuis le temps qu’il fréquentait la jeune femme
« Je disais que tu étais amoureuse de moi. Je le sais, tout le monde le sais. Sauf toi.» Elle allait répliquer mais la minuterie du four venait de retentir, elle fit signe à Alec d’attendre un instant. Elle sortit le plat du four et fit une grimace en voyant la tête désastreuse du gâteau. Elle haussa les épaules et le jeta a à la poubelle. Elle avait encore râté un plat, et ils allaient encore devoir commander à emporter. Elle était restée muette pendant l'espace d'une demi-seconde.
« Je t'ai presque prise au sérieux. Maintenant arrête de dire des conneries cinq minutes ça nous fera gagner du temps à tout les deux. » , ils étaient ensembles depuis bientôt neuf mois mais jamais ils n'avaient parlés de leurs sentiments. Ils n'étaient pas du genre à parler de leurs sentiments, ni Alec ni Meave. Alors Alec qui parlait d'amour cela laissait la jeune fille perplexe. Et fuir la conversation était la meilleure solution pour elle. Oui elle l'aimait, elle en était sûre mais elle ne voulait pas lui dire je t'aime et le voir partir le lendemain. Elle ne voulait pas souffrir. Et puis Alec n'était pas le genre de garçon que l'on présente à ses parents, ni le garçon que l'on épouse. Alec était... Alec.
« Meave je suis sérieux. » Déclara le jeune homme d'un ton des plus sérieux, un ton qui ne lui ressemblait définitivement pas.
« Tu ne peux pas me dire ça comme ça en étant sérieux. Ça n'est jamais arriver et ça n'arrivera jamais. » Renchérit-elle alors tout en se dirigeant vers le salon. Il se leva alors et lui attrapa le poignet avant que celle-ci ne s'échappe.
« Je peux savoir de quoi est-ce que tu as peur? » Elle soupira alors et plongea son regard émeraude dans le sien.
« Laisse tomber Alec. » Elle ne lui laissa pas l'opportunité d'ajouter quoi que ce soit. Elle avait préférer choisir la solution de facilité, la fuite. Après tout c'était bien plus facile d'éviter d'entendre ce qu'il avait à lui dire, d'éviter de lui parler de ça tout simplement. Quelque soit l’être bizarre que vous finissez par être, il y a des chances qu’il y ait toujours quelqu’un pour vous. À moins bien sur qu’il soit déjà passé à autre chose... Parce que quand il s’agit d’amour, même les êtres bizarre ne peuvent attendre éternellement.
« Meave non je ne laisserais pas tomber. Qu'est ce qui t’arrive?» la jeune femme se retourna vers lui
« Alec qu'est qu'on fait ensemble hein? tu es un dealer et je suis une avocate. Est ce que tu crois que ça va fonctionner? » le jeune homme lui sourit. Il aimerait lui dire la vérité car elle si savait la vérité cela bien plus simple pour leur relation amoureuse. Mais il ne devait pas lui dire. Sa sécurité en dépendait, il s'approcha d'elle et entoura sa taille de ses bras
« Je croyais que tu n'écoutais pas ce que les autres pouvaient dire. Et puis avoue qu'on forme une sacré équipe tous les deux.» elle lui sourit
« Écoute moi je compte pas partir, je compte rester avec toi encore longtemps. ». Il y a quelques années, ils s'étaient déjà croisés. Leur rencontre n'était pas banale alors leur relation amoureuse ne pouvait pas l'être. Au fond, Meave était follement amoureuse d'Alec mais elle avait simplement peur. Peur de le perdre. Peur qu'il aille en prison.
Après la fuite de Meave face à la vérité sur ses sentiments envers Alec, les deux jeunes gens s'étaient mis en couple. Tout semblait aller pour le mieux, chacun faisaient des concessions. Mais les activités illégales du jeune homme étaient souvent un sujet de disputes entre eux. Un soir alors qu'ils rentraient du cinéma, un des ennemis d'Alec n'a rien trouvé de mieux que de menacer Meave pour obtenir une information du jeune homme. Bien sûr cela c'était révélé être une très mauvaise idée et le criminel avait passé un sale quart d'heure. Alec avait simplement protégé Meave mais il s'était laissé emporter par sa rage. C'est pourquoi lorsqu'il avait raccompagné la jeune femme jusqu'à chez elle, il avait préféré lui dire qu'il partait. Qu'il ne fallait plus qu'il se voient. Le lendemain de cette fameuse soirée qui fut désastreuse, Meave était assise à la terrasse d'un café en ville, elle était nerveuse et n'arrêtait pas de jouer avec ses cheveux. Signe qu'elle était nerveuse. Elle avait laissé un message à Alec, elle voulait parler de la vieille. Elle s'en voulait d'avoir réagis comme ça. Mais sur le moment, elle n’avait pas eu une meilleure idée que le gifler après son annonce de départ. Elle comprenait tout à fait qu’il veuille la protéger et encore elle était une grande fille, donc elle pouvait se défendre tout seul. Mais ce qu’il ne supportait pas c’était qu’elle risque sa future carrière pour lui.
«Hey. Je ne savais pas si tu allais venir ou pas.» elle le regarda avec un sourire timide
«Moi non plus je dois t'avouer. » Meave lui fit un faible sourire et lui désigna la chaise vacante en face d’elle.
«Assis toi » Alec prit la chaise libre en face de la jeune fille
«Je te dois un double cappucino avec un extra de crème. Enfin je sais que ça fait un moment mais...» Alec la regarde sans rien dire
« Je ne veux pas qu’on laisse les choses comme ça, je ne veux pas qu’on soit fâchés. Et que ce soit ton dernier souvenir de moi. D'une certaine manière, j'ai dans la tête que la chose la plus facile à faire, celle qui blesserait la moins en tout cas, serait juste d'avoir une rupture nette. Dire au revoir, faire comme si rien ne s'était passé. Et je ne sais pas si on se reparlera de nouveau un jour, mais je veux que tu saches, que je tiens à toi et que j'adore passer du temps avec toi. Et tu...tu vas vraiment me manquer. » Elle s'arrête de parler une minute, lui ne dit rien. Elle attendait une réponse de sa part, habituellement il avait toujours quelque chose à dire mais cette fois le jeune homme semblait muet
«Voilà je crois que c'est tout. » elle évita son regard, mais lui posa son regard sur elle, un regard doux accompagné d'un petit sourire à peine visible. Au fond il ne pouvait pas lui en vouloir, il était totalement sous le charme
«C'est bon à savoir. Sauf qu'il y a un problème. » elle releva les yeux vers lui d'un coup, elle avait peur de ce qui allait suivre. Elle avait peur que son comportement de la veille est tout gâché entres eux. Parce que même si elle ne voulait pas se l'avouer, il comptait beaucoup pour elle. Et elle se disait qu’il était peut être temps de lui montrer. Et ce qu’elle essayait de faire aujourd’hui devant cette tasse de café, et même si c’était maladroit de sa part elle essayait.
«Lequel? » Meave plongea son regard dans le sien.
«Je ne pars pas. ». Leurs regards se croisèrent et ils se mirent à sourirent tout les deux, elle était soulagée.
«Et tu m'as laissé parler sans m'arrêter?!! » il haussa les épaules et s’appuya sur le dossier de sa chaise
«C'est vrai mais avoue que tu le mérites. » elle fit une petite grimace mais savait qu'il avait raison.
« Donc ça veut dire que tu me pardonnes? » il la regarda et la laissa languir de sa réponse. Il baissa les yeux et prit un air sérieux
«Très certainement. Je dois dire que la nuit dernière en valait presque la peine pour entendre tes excuses ce matin.» Ils se regardèrent dans les yeux.
«Alors j'allais vraiment te manquer? » «Tu vas vraiment le faire dire une nouvelle fois? » elle lui sourit et dit
«Oui tu allais vraiment manquer.» Le jeune homme se rapprocha d'elle et lui dit
« Meave, même lorsque j'allais partir, je ne t'aurais jamais quitté toi. » elle regarda autour d'elle un peu gênée de cette déclaration, Alec prit une gorgée de son café mais la recracha dans le verre de suite, Meave se mit à rire
« Eww y'a combien de temps que tu as commandé ça? » elle afficha un sourire gênée
«Et bien ça fait un moment que j'attends »++++
Quelques heures plus tard, elle était devant le distributeur du commissariat. Elle mit une pièce dans la machine et fit le numéro qui correspondait à son envie du moment. Mais sa barre de céréale ne voulait pas descendre et se coinça dans les ronds métalliques. Elle soupira et mit un coup poing dans la machine.
« Pauvre distributeur, tu sais il n’y est pour rien dans tes humeurs, laisse lui une chance. » Meave ne se retourna pas, elle n’était vraiment pas d’humeur à se prendre la tête ou a discuter avec quelqu'un ce matin. Le jeune homme connaissait les sautes d'humeur de la demoiselle, alors il n'en faisait pas cas. Elle n’avait pas non plus besoin de se retourner pour savoir qui était la personne qui lui parlait. Elle aurait reconnue sa voix entre mille, et son parfum toujours le même.
« Lâche moi Alec, va jouer ailleurs. », le jeune homme sourit et croisa les bras
« C’est bête mais j’ai envie de rester ici. J’ai soif aussi. », Meave sourit et se retourna brusquement vers lui
« Il y a d’autres distributeurs dans le batîment, et puis va voir ailleurs si j’y suis. Je suis sûre que la réceptionniste serait ravie que tu lui parles à elle » , Meave n’avait pas envie d’être sympa ou quoi que ce soit avec lui. Non il l’avait fait souffrir, il avait mis les voiles.
« Je préfère largement ta charmante et agréable compagnie. » le jeune homme ne comptait pas laisser tomber et le pire c’est qu’il faisait comme si de rien n’était. Comme s’ils s’étaient simplement disputés il y a quelques jours. C’était comme si il n’était jamais partit pendant toute cette année.
« Lâche moi c’est pas le moment là. » La jeune brune lui lança un regard qui voulait dire que s’il ne voulait pas perdre à ce petit jeu de provocation, il ferait mieux de partir maintenant. Elle commença à partir mais le jeune homme la rattrapa par le bras.
«Meave il faut qu’on parle. » Meave eut un petit rire nerveux
«Maintenant tu veux parler ? Après un an et demi de silence radio tu veux parler ? Beh là tu vois je ne suis pas disposée à parler avec toi Alec. Enfin i c’est ton vrai prénom, parce que pour être honnête je ne sais même qui tu es.» , elle avait élevé la voix et regarda autour d’elle, quelques regards c’étaient tournés vers eux. Elle se radoucit et essaya de ne pas perdre son calme. Un policier passa près d’eux
« Lieutenant Willwhite on vous attend en salle de conférence.» Meave le regarda surprise, elle était sur le cul.
«Lieutenant Willwhite ? oh grande nouvelle moi qui croyais que tu étais un simple dealer de bas étages.» elle n’en croyait pas ses oreilles, comment avait-il pu lui mentir pendant tout ce temps ?
«Accepte de prendre un café s’il te plait, je t’expliquerais tout. S’il te plait. » , elle ne lui donna aucune réponse et tourna les talons.